- sarrau
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• 1732; sarroc v. 1100; moy. haut all. sarrok, vêtement milit.♦ Blouse de travail, courte et ample, portée par-dessus les vêtements. Sarrau de paysan, de peintre, de sculpteur. Des sarraus de toile.sarraun. m. Blouse courte et ample portée par-dessus les vêtements. Des sarraus.⇒SARRAU, subst. masc.A. — Blouse de travail ample à manches longues, portée par-dessus les vêtements. Sarrau bleu, blanc; sarrau de toile bise, écrue; sarrau de paysan, de peintre, de roulier. Bûcheron, chaussé de sabots, vêtu d'un pantalon et d'un sarrau de toile (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 438). Il salua quelques troupes de conscrits français en marche, adolescents imberbes affublés de vieux shakos (...) et de sarraus de labour (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 148).B. — Tablier d'enfant, d'écolier, à manches longues et boutonné par derrière. Il avait laissé une galopine, une écolière en sarrau de toile, et il était en face d'une grande jeune fille (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 861). Augustin, élève de troisième, n'avait pas encore treize ans. Il portait un sarrau noir bien tiré, à trois plis, une ceinture de cuir (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 61). V. insolent ex. 1.C. — P. méton. Forte toile, généralement de couleur bleue, avec laquelle on confectionne des sarraus, des vêtements de travail. Tablier de sarrau. (Dict. XXe s.).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1740, 1762: sarrau; 1798-1878: sarrau, sarrot (id. ds LITTRÉ); 1935: sarrau (id. ds Lar. Lang. fr.: ,,l'orthographe sarrot (...) est rare et archaïque`` et ROB. 1985). Sarreau (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 9). Plur. des sarraus selon les dict., mais sarraux (PROUST, Swann, 1913, p. 80) et sarreaux (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 188). Étymol. et Hist. 1. Fin du XIe s. sarroc « vêtement de dessus » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n ° 934); ca 1250 « surplis » (Règle cistercienne, 537 ds T.-L.); 2. av. 1549 « vêtement ample porté par une femme » (MARGUERITE DE NAVARRE, Heptaméron, 69 ds HUG.); 1740 sarrau « blouse de travail, courte et ample, portée par-dessus les vêtements » (Ac.); 3. 1870 « blouse à manches, boutonnée dans le dos, que revêtent les écoliers ou les enfants en bas âge » (LITTRÉ); 4. 1875 « toile de fil de lin, utilisée pour la confection de sarraus » (Lar. 19e). Empr. au m. h. all. sarroc « vêtement militaire; surplis ». FEW t. 17, p. 16. Fréq. abs. littér.:83.
sarrau [saʀo] n. m.ÉTYM. 1732; sarrot, 1276; sarroc, v. 1100; du moy. haut all. sarrok, vêtement militaire.❖1 Blouse de travail courte et ample, portée par-dessus les vêtements. || Sarrau de paysan, de peintre, de sculpteur (→ Modeler, cit. 1), d'infirmière. || Des sarraus. — REM. L'orthographe sarrot se rencontre parfois (cf. Aragon, les Beaux Quartiers, I, XXVI).1 À partir du cou, il était enveloppé d'un sarrau, espèce de blouse en toile rousse plus grossière encore que celle des pantalons des conscrits les moins fortunés. Ce sarrau, dans lequel un antiquaire aurait reconnu la saye (saga) ou le sayon des Gaulois, finissait à mi-corps (…)Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 774.♦ (1857, sarrau d'enfant, Flaubert). Blouse d'enfant, d'écolier (→ Long, cit. 5).2 Nous portions, pendant la semaine, des sarraux (sic) noirs qui se boutonnaient par derrière et recouvraient tous nos vêtements.Valery Larbaud, Enfantines, « Rose Lourdin ».2 (1876). Grosse toile employée à la confection des sarraus. || Tablier de sarrau.
Encyclopédie Universelle. 2012.